14 Aug

DE LA NATURE DES SOUVENIRS

Vous êtes-vous jamais demandé d’où viennent les souvenirs? Où les garde-t-on, bien au chaud, protégés, comme dans un cocon qui s’ouvre parfois pour les laisser revenir à la surface? Et qu’est-ce qui les fait éclore à nouveau? Ces pensées me viennent alors que je viens de reconduire une amie, que je n’avais pas vue depuis presque 10 ans, à l’aéroport.

Of the nature of memories

Have you ever wondered where memories come from? Where do we keep them, nice and warm, protected, like in a cocoon that sometimes opens up to let them come to the surface again? And what makes them blossom again? These thoughts are coming to me as I have just taken a friend, whom I had not seen in over 10 years, to the airport.

Bien sûr, nous avions passé toute une soirée à nous souvenir de petits détails, toujours importants, au sujet de l’année que nous avons passée à Glasgow, avec beaucoup d’autres, à préparer notre futur de profs. Et tous ces souvenirs me font maintenant penser à leur nature, et à ce qui les fait resurgir. Dans notre cas, c’était simplement le fait de parler de toutes les bonnes soirées passées à discuter, à manger, à boire (sans excès!), de tous les concerts, tous les cèilidhs et autres soirées…

Of course, we had spent a whole evening reminiscing about small details, always important, concerning the year we spent in Glasgow, with quite a few others, preparing our futures as teachers. And all these memories now make me think of their nature, and about what makes them resurface. In our case, it was simply the fact that we talked about all the super evenings spent chatting, eating, drinking (without excess!), about all the concerts, all the cèilidhs and other nights out…

Bien sûr, la madeleine de Proust nous a appris qu’une odeur peut nous transporter dans un passé, peut-être lointain, et nous faire ressentir des émotions parfois puissantes ou pénibles, comme ça, pour un rien. Mais je pense aussi que certains sons peuvent évoquer des souvenirs, comme le fait le chant des martinets, qui évoquent mes étés passés en Provence. Dans la même veine, certaines chansons me ramènent dans un passé plus ou moins lointain, et sont donc des machines à remonter le temps à part entière.

Of course, the Proust madeleine taught us that a smell can take us back to the past, maybe long gone, and make us remember feelings, sometimes powerful or painful, just like that, unprovoked. But I also think that certain sounds can invoke memories, as does the song of the swifts, which reminds me of my summers spent in Provence. In the same way, some songs take me back to a past that is more or less distant, and are therefore time machines in themselves.

Marie, par Véronique Sanson, me ramène en 1997, à Glasgow, où je me souviens l’avoir fait découvrir à un groupe de lycéens dans le cadre de leurs études de français. Si j’entends I’m not in love, par 10CC, je suis avec ma copine Laure, en 1994, bien au chaud dans son petit studio au dernier étage, la froide pluie écossaise battant la chamade sur le toit.

Marie, by Véronique Sanson, takes me back to 1997, in Glasgow, where I remember helping high school students discover its meaning in the framework of their French studies. I’m not in Love, by 10CC, I am with my friend Laure, in 1994, in the warmth of her little studio on the top floor, with the cold Scottish rain beating hard on the roof.

Et vous, chers amis et lecteurs, qu’est-ce qui vous fait remonter le temps? Quels souvenirs vous reviennent en tête quand vous sentez une odeur particulière, entendez cette chanson-là, ou voyez un petit détail apparemment sans importance? Dites-moi tout!

So, what about you, dear friends and readers, what takes you back in time? Which memories come flooding back when you smell a particular smell, hear that song, or see a tiny detail apparently meaningless? Tell me everything!