28 Oct

FAITES SONNER LES CLOCHES !

Ma copine Lesley, dont vous vous souviendrez si vous lisez ces lignes régulièrement, vient de me donner une bonne idée pour l’article de cette semaine, et je l’en remercie. Pendant son récent passage en France, elle a été marquée, et pas pour la première fois, par le son des cloches. Comme moi, elle adore ce son, et m’a demandé si je savais pourquoi les cloches sont si importantes dans la vie des Français.es. Je vais donc tenter de répondre à sa question.

Ring ‘em bells !  My friend Lesley, whom you will no doubt remember if you read these lines regularly, has just given me a good idea for this week’s post, and I thank her for it. During her recent passage in France, she was struck, and not for the first time, by the sound of bells. Like me, she loves this sound, and she asked me if I knew why bells are so important in the lives of French people. I am therefore going to attempt an answer to her question. 

Dans beaucoup de villages et villes de France, l’église occupe une place centrale, et le son de ses cloches rythme la vie de tous les jours. Pendant très longtemps, les cloches ont appelé les croyants à la prière, et continuent de le faire pour la messe dominicale. Ces jours-ci, leur fonction première est de donner l’heure, ce qui ennuie beaucoup les gens qui n’y sont pas habitués, surtout quand le quart et la demie sonnent aussi !

In a lot of French towns and villages, the church occupies a central spot, and the sound of its bells beats the rhythm of everyday life. For a long time, bells called believers to prayer, and continue to do so for the Sunday mass. These days, their main function is to give the time, which annoys people who are not used to it a lot, especially when the quarters and halves also ring ! 

Il y a deux autres sons de cloche, qui sont dorénavant très rares, mais qui sont pourtant très importants. Le premier est le tocsin, qui ne sonne qu’en cas de danger très grave. Je vous parle ici d’invasion par une force armée, d’attaque nucléaire, ou, ces temps-ci, de la menace créée par un ennemi invisible. Un son que personne ne veut entendre. Tout comme le deuxième, le glas, qui ne sonne que pour annoncer un décès, généralement d’une personne publique.

There are two other rings of the bells, which are these days very rare, but nonetheless important. The first one is the tocsin, or alarm bell, which only rings to warn of very grave danger. I am talking here of an armed forces invasion, a nuclear attack, or, nowadays, of a threat from an invisible enemy. A sound nobody wants to hear. Just like the second, le glas, or death knell, which only sounds to announce a death, usually of a public figure. 

Sur un ton beaucoup plus léger, je voudrais également vous parler des cloches de Pâques, qui, elles, sonnent pour des raisons beaucoup plus joyeuses. Car voyez-vous, dès que vous les entendez sonner le dimanche de Pâques, vous devez vous ruer dans le jardin, où vous trouverez les oeufs en chocolat: les cloches, de retour de Rome après avoir été bénies par le Pape, les y ont déposés !

On a lighter note, I would also like to talk to you about the Easter bells, which ring in much happier times. For, you see, as soon as you hear them ring on Easter Sunday, you must rush into the garden, where you will find the chocolate eggs: the bells, back from Rome after being blessed by the Pope, dropped them there ! 

Finalement, il existe également quelques occasions spéciales qui voient les églises sonner leurs cloches, comme le 11 novembre, jour où les habitants des villes et villages se retrouvent autour du monument aux morts, par respect pour les soldats tombés pour la France. Et à Paris, les cloches de Notre-Dame sonnent le 25 août pour célébrer la libération de la capitale en 1945. Je ne vous demande qu’une chose: la prochaine fois que vous entendez les cloches sonner, pensez à moi !

Finally, there also exists a few special occasions that see churches ring their bells, such as the 11th November, day where people in towns and villages meet around the cenotaph, in respect for the soldiers who fell for France. And in Paris, the bells of Notre-Dame ring on August 25th to celebrate the liberation of the capital in 1945. I will only ask you one thing: next time you hear the bells ring, think about me !

20 Oct

LE PAIN

Je ne sais pas s’il y a quelque chose de plus “français” qu’un article entièrement dédié au pain, mais c’est ce que je vous propose aujourd’hui. En tout cas, vous pouvez encore une fois remercier une abonnée à mon compte Twitter de m’avoir soufflé cette idée. Après avoir posté une photo la montrant triomphalement en possession d’une baguette et de quelques croissants, elle m’avait demandé quelques précisions sur les traditions autour du pain en France. 

Bread I do not know if there is something more “French” than an article entirely dedicated to bread, but it is what I offer you today. In any case, you can once more thank a Twitter follower of mine for sending this idea my way. After posting a photo showing her triumphantly holding a baguette and a few croissants, she had asked me a few questions on the traditions surrounding bread in France. 

Il faut dire aussi qu’en France, le pain est une véritable obsession, comme c’est le cas, je pense, dans la plupart des pays autour du monde, qui ont tous une version particulière de cet aliment des plus simples. Si l’on pense aux Français.e.s, on pense immédiatement à la baguette (200-250g), mais comment oublier le pain (400g) et la ficelle (100g). Plus les croissants, les pains au chocolat (je ne viens pas du sud-ouest) et autres viennoiseries et pâtisseries. 

One must also say that in France, bread is a proper obsession, as is the case, I think, in most countries across the world, that all have a particular version of this simplest of food. If you think about the French, you immediately think about the baguette (200-250g), but you cannot forget the pain (400g) and the ficelle (100g). Plus croissants, pains au chocolat (I am not from the south-west), and other pastries and cakes.

Mais c’est la baguette quotidienne qui préoccupent les Français, au point où il existe plusieurs lois pour garantir l’approvisionnement en pain, ainsi que le repos des boulangers, parfois forcé ! A Paris, notemment, toutes les boulangeries ne peuvent pas fermer quand elles le veulent, surtout en été, pour éviter que tout un arrondissement ne se retrouve sans pain. Qu’elle soit complète ou tradition, il se vend plus de 30 millions de baguettes par jour… 

But it is the daily baguette which preoccupies the French, to the extent that there are several laws that guarantee the supplying of bread, as well as the bakers’ rest, sometimes forced ! In Paris, for example, all bakeries cannot shut when they want to, especially in the summer, to avoid the fact that a whole district is left without bread. Whether it be wholemeal or tradition, more than 30 millions baguettes are sold every day…

Il y a de belles traditions, plus ou moins répandues, qui gouvernent la consommation de la baguette. Si, par exemple, vous arrivez chez vous après être passé.e.s par la boulangerie pour y acheter une baguette, sans que le quignon manque à l’appel, vous n’êtes pas Français ! Et pour la plupart d’entre nous, il est dangereux de poser une baguette à l’envers sur la table, de peur d’un gros coup de poisse. 

There are beautiful traditions, more or less observed, which govern the consumption of the baguette. If, for example, you get home after stopping at the bakery for a baguette without the end crust (le quignon) going missing, you are not French ! And for most of us, it is dangerous to place a baguette upside down on the table, for fear of a spot of bad luck.

Je vais vous laisser sur la chose qui m’intéresse le plus: l’origine de la baguette. Mon histoire préférée est celle qui donne à Fulgence Bienvenüe, ingénieur en maître du métro de Paris, l’idée de créer une forme de pain qui pourrait être partagée sans couteau, arme fréquemment utilisée dans les bagarres, et que tout ouvrier digne de ce nom portait sur lui. Ce qui explique pourquoi on préfère aujourd’hui rompre le pain à la main plutôt que de le couper au couteau. Jolie histoire, non ? A bientôt ! 

I am going to leave you with what interests me the most: the origin of the baguette. My favourite story is the one that credits Fulgence Bienvenüe, the engineer in charge of the construction of the Paris métro, with the idea of creating a shape of bread which could be shared without a knife, a weapon often used in fights, and that any worker worth his salt would carry. Which explains why we still prefer today breaking the bread by hand rather than cutting it with a knife. Nice story, isn’t it ? See you soon ! 

13 Oct

UN PRIX DE CONSOLATION

Au moment où j’écris ces lignes, je suis confortablement installé dans un superbe hôtel près de Bath, où les employés me chouchoutent pendant que mon mari est occupé à mener des entretiens d’embauche. Même si ma situation actuelle est des plus enviables (je ne vous raconte pas comment le brownie est délicieux), elle n’est qu’un arrêt précurseur à un séjour chez des amis qui habitent dans le Devon, et qui est le véritable sujet de cet article.

A consolation prize At the time of writing these lines, I am comfortably ensconced in a superb hotel near Bath, where the staff are taking care of me while my husband is busy conducting job interviews. Even if my current situation is most enviable (I won’t tell you how delicious the brownies are), it is but a precursor to a stay at some friends’ who live in Devon, and which is the true subject of this article.

Vous saurez peut-être que j’ai dû annuler deux passages en France cette année, pour cause de virus, mais surtout d’isolement obligatoire à mon retour, qui m’aurait empêché de travailler comme il faut. Alors le prix de consolation en question est une invitation à passer quelques jours dans une superbe région, en compagnie des amis que nous aurions accompagnés lors de notre second passage en France. 

You will surely know that I had to cancel two trips to France this year, because of the virus, but mostly because of the compulsory isolation upon my return, which would have prevented me from working properly. So the consolation prize mentioned is an invitation to spend a few days in a superb area, in the company of the friends we should have accompanied during our second trip to France. 

S & G, pour leur donner l’anonymat, sont des amis de longue date, généreux au plus haut point, et hôtes extraordinaires. G est féru des vins de Bourgogne, raison pour laquelle nous allions nous retrouver à Pommard, alors je sais que sa cave se retrouvera dépourvue de quelques bouteilles après notre passage. Quant à S, elle a déjà fait l’objet d’un de mes articles, car elle est impeccable cuisinière et produit des repas délicieux sans avoir l’air de faire le moindre effort. 

S & G, to keep their privacy, are old friends, generous to the extreme, and extraordinary hosts. G is a connaisseur of Burgundy wine, the reason for which we were meeting them in Pommard, so I know that his cellar will be freed from a few bottles after our passage. As far as S is concerned, she’s already been the subject of one of my posts, as she is an exemplary cook and produces delicious meals seemingly without any effort.

Alors même si je suis pour le moment seul avec mes pensées – mon mari se fait attendre – je sais que dans deux ou trois heures, je serai en bonne compagnie. Pour moi, deux ou trois jours passés ainsi sont aussi bons qu’un week-end dans un hôtel de luxe, parce que rien ne vaut les vieux amis avec qui on peut passer du bon temps. Pour compléter le tout, quelques bonnes balades, des câlins avec Buster le chien et Cléopâtre le chat, un bon bouquin et des tonnes de fous rires.

So even if I am for the moment alone with my thoughts – my husband is making himself scarce – I know that in a couple of hours, I will be in good company. For me, two or three days spent like this are just as good as a weekend in a luxury hotel, because nothing replaces old friends with whom you can have a laugh. To complete the picture, a few walks, cuddles with Buster the dog and Cleopatra the cat, a good book and tons of laughs.

Maintenant que je vous ai révélé tous mes plans, j’ai hâte de reprendre la route et d’être arrivé chez S & G, une tasse de thé à la main, adossé au poêle. J’ai hâte de lire, de faire les mots croisés devant un bon café le matin, d’aider S avec le repas du soir. La vie, quoi, mais dans un cadre différent, ce qui pour moi en ce moment vaut tout l’or du monde. Ah ! Mon mari a fini. Je vous laisse, et vous dit : à bientôt ! 

Now that I have exposed my plans to you, I look forward to getting back on the road and to arriving at S & G’s, a cup of tea in hand and my back to the AGA. I look forward to reading, to doing the crossword with a coffee in the morning , to helping S with the evening meal. Life, in short, but in a different setting, which is for me worth all the gold in the world. Ah ! My husband is done. I must leave you, and say to you: see you soon ! 

06 Oct

MES CLASSIQUES

Le monde est divisé entre ceux et celles qui lisent, et ceux et celles qui ne lisent pas. Moi je lis, tant que je peux. Je ne m’ennuie jamais, car si je mets le nez dans un livre, je suis transporté ailleurs. On me demande souvent sur les médias sociaux de recommander des livres pour tous les niveaux, et c’est très difficile, car tout choix est subjectif. Alors je vous propose ici trois de mes livres préférés. 

My classics The world is divided between those who read and those who don’t. I read, as much as I can. I am never bored, because if I put my nose in a book, I am transported elsewhere. On social media, people often ask me to recommend books for all levels, and it is very difficult, because all choices are subjective. So I am offering you here three of my favourite books. 

Le premier, Le Marin de Gibraltar (1952), de Marguerite Duras, est l’histoire d’un amour impossible entre un homme en mal de tout et une superbe femme à la recherche du marin de Gibraltar. Le protagoniste se retrouve à bord du yacht d’une belle Américaine dont il est tombé amoureux, même s’il sait qu’elle ne l’aimera jamais, car son coeur appartient à un mystérieux marin. Je ne vous révélerai pas la fin du roman, mais j’adore le ton du récit et l’atmosphère générale.

The first one, Le Marin de Gibraltar (1952), by Marguerite Duras, is the story of the impossible love between a man who’s sick of everything and a gorgeous woman who is looking for the sailor from Gibraltar. The main character finds himself aboard a beautiful American woman’s yacht, with whom he fell in love, even if he knows she will never love him back, as her heart belongs to a mysterious sailor. I will not spoil the end of the novel, but I love the tone of the narration and the general atmosphere. 

Dans un genre complètement différent, j’adore le court roman de science-fiction de René Barjavel, La Nuit des temps, publié en 1968. Le roman débute avec un mystérieux signal provenant d’une immense profondeur sous la glace antarctique, qui révèle la présence d’une ancienne civilisation. Je viens de réaliser que, encore une fois, il s’agit ici d’une histoire d’amour impossible, entre le Dr Simon et Eléa, reveillée d’un très long sommeil. Visiblement, je suis très fleur bleue. 

In a completely different genre, I adore the short science-fiction novel by René Barjavel, La Nuit des temps (The Ice People), published in 1968. The novel begins with a mysterious signal coming from deep down under the Antarctic ice, which reveals the presence of an ancient civilisation. I have just realised that, once more, we have here an impossible love story, between Dr Simon and Eléa, awoken from a very long sleep. Apparently, I’m a hopeless romantic.

Ma troisième recommandation est Le Jardin d’acclimatation (1980), le Prix Goncourt d’Yves Navarre. Un merveilleux roman, qui frappe fort dans le coeur, je vous préviens. La famille Prouillan, disséminée dans le monde, se souvient de Bertrand le jour de son anniversaire. Le langage est fort, direct, poétique. Les sentiments y sont exposés, les nerfs à vif du début à la fin. Je viens de le relire et je n’ai pas peur de vous dire que j’ai encore une fois eu les larmes aux yeux…

My third recommendation is Le Jardin d’acclimatation (1980), Yves Navarre’s Prix Goncourt. A wonderful novel, which hits you hard in the heart, let me tell you. The Prouillan family, scattered throughout the world, remembers Bertrand on the day of his birthday. The language is powerful, direct, poetic. Feelings are exposed, like raw nerves from start to finish. I have just read it again, and I am not afraid to tell you that once again tears welled up…

Bien sûr, la littérature française contient tellement de belles histoires, à tous les niveaux et pour tous les goûts, que je ne saurais pas lui faire justice dans cet article. De plus, comme je vous le disais au début, le choix de vos lectures est totalement subjectif. Une chose est sûre cela dit: la lecture est un outil très utile à la découverte de la langue française, pourvu que vous choisissiez un ouvrage à votre niveau. Quel qu’il soit, j’espère que vous m’en parlerez. A bientôt ! 

Of course, French literature contains so many beautiful stories, at all levels and for all tastes, that I can’t do it justice in this post. On top of it, as I was saying at the beginning, what you choose to read is totally subjective. One thing is sure, though: reading is a very useful tool to the discovery of the French language, provided you can choose a book at your level. Whatever it is, I hope you’ll tell me about it! See you soon!