17 Nov

Is it really cheating?

Tonight, we’re having Nigella’s quick chilli. I know some of you, dear readers, have already gasped in horror. So let me hit the nail firmly in place by revealing that I am not only a huge fan of the lady herself, but also of her quick recipes. No, let me rephrase that: I am a huge fan of ALL her recipes.

Nigella Express, however, is both a time- and a life-saver, containing many dishes that have become firm favourites in this household. The coq au Riesling is actually quite sophisticated, the curry in a hurry is fresh and as hot as you dare to make it, and the rapid ragù is the only answer to my craving for something more savoury than savoury. I usually double the quantity of lentils called for (and use the excellent French ones from le Puy, of course), but other than that, the recipe satisfies on all levels: easiness, quickness and taste.

So tonight, it’s chilli time. Some of the ingredients come from a jar or a tin, but the spices are fresh and the ground beef and chorizo are the best I can find. Letting it simmer is torture, and I readily confess that I often have a spoonful (or two or three) before the finished product has time to hit the table. I could justify this by saying that all cooks should taste their offerings, but I am afraid that in my case, it’s pure greed.

So here’s to you, Miss Lawson, this household loves you.

EST-CE VRAIMENT TRICHER?

Ce soir, je prépare le chilli rapide de Nigella Lawson. Je sais que certains d’entre vous, chers lecteurs, sont horrifiés. Mais laissez-moi enfoncer le clou en révélant que je suis non seulement fan de la grande dame elle-même, mais aussi de ses recettes rapides. Correction: je suis super fan de TOUTES ses recettes.

Nigella’s Express, cela dit, vous fait gagner du temps et peut changer votre vie, et certaines de ces recettes sont vite devenues des classiques à la maison. Le coq au Riesling est en fait assez sophistiqué, le curry à la va-vite est frais mais aussi épicé que vous le voulez, et le ragù rapide et la seule solution quand j’ai besoin de quelque chose de succulent. Normalement, je mets double quantité de lentilles (et j’utilise les excellentes lentilles du Puy, bien sûr), mais autrement, la recette est juste ce qu’il me faut: facile, rapide et délicieuse.

Alors ce soir, c’est l’heure du chilli. Certains ingrédients viennent directement d’un bocal ou d’une boîte, mais les épices sont fraîches et le boeuf hâché et le chorizo de la meilleure qualité. Laisser ce plat mijoter est pure torture, et j’avoue librement que j’en vole une cuillérée (ou deux ou trois) avant que le produit fini n’aie le temps d’arriver sur la table. Je pourrais justifier ce vol en disant que tous les cuistots doivent goûter leurs plats, mais j’ai bien peur que dans mon cas, ça n’est que de la gourmandise.

Alors à la vôtre, Miss Lawson, chez nous, on vous aime.

 

04 Nov

Of roots and men

Are we pure products of our surroundings? Do we let ourselves be moulded by them or can we control the influences in our lives? I left France at the age of 24, and yet, seventeen years later, I still consider myself French. When France plays England at rugby, I hope “we” win. I always cheer for the French contestants, in anything serious or silly, just because I am one of them. I do get annoyed when one of “us” lets the side down, too.

As many of my friends will tell you, I am ‘very French’. That includes all the good things (whatever they are) and all the bad traits frequently attributed to the French (arrogant, moi?), although I don’t ever see this as a problem. I like to think of myself as a pure product of my terroir, that indefinable term summarising all conditions responsible for making something what it is. Like a good wine has its terroir, I believe we do to.

So, am I heading for an identity crisis? I think not. This is probably due to the fact that I have sponged off enough of my British surroundings to mitigate the worst of the French in me (at least I hope so!). Who says you cannot adopt a new terroir, and that you shouldn’t be able to combine two of them to create an even better set of conditions for you to grow and develop into. I believe I have.

L’HOMME ET SES RACINES

Sommes-nous le pure produit de notre environnement? Le laissons-nous nous changer ou peut-on contrôler ce qui influence notre vie? J’ai quitté la France quand j’avais 24 ans, et pourtant, dix-sept ans plus tard, je me considère toujours français. Quand la France affronte l’Angleterre sur la pelouse, j’espère toujours que “nous” allons gagner. J’applaudis toujours les candidats français dans quoi que ce soit, sérieux ou bête, simplement parce que j’appartiens au même peuple. Et ça m’embête aussi quand “un de nous” nous laisse tomber.

Mes amis vous le diront, je suis “très français”. Y compris tous les bons côtés (quels qu’ils soient) et tous les vices fréquemment attribués aux Français (arrogant, moi?), mais ça ne me dérange pas. J’aime m’imaginer comme étant le pur produit de mon terroir, ce mot presque indéfinissable qui décrit toutes les conditions nécessaires à faire de quelque chose ce qu’il est. Tout comme un bon vin, je crois que nous avons tous notre terroir.

Allons donc, me dirigerais-je vers une crise d’identité? Je ne le pense pas. Probablement parce que j’ai absorbé, comme une éponge, suffisamment de mon environnement britannique pour mitiger le pire de ma nature française (du moins je l’espère!). Qui peut affirmer qu’on ne peut pas adopter un nouveau terroir, ou en mélanger deux pour créer les conditions parfaites pour sa croissance. Je pense y avoir réussi.