24 Apr

Of French markets (again!)

I know what you are all thinking: here we go again! But this market is special. It takes place in L’Isle-sur-la-Sorgue every Sunday morning, and every time I am in the area, I simply have to go. It’s almost like a pilgrimage. The setting is perfect: the river running through the town cools the air and the many bridges across it are heavy with stalls and people. Add to that the sounds and smells of summer (regular readers will know what I mean) and you will understand why I cannot stay away.

But this market is special for yet another reason. As well as containing the usual mix of all encompassing stalls laden with fresh fruit and vegetables, local produce and almost everything else you might think of, it doubles up as an antique centre. The town houses many an antique shop, but on Sundays, more stalls mushroom up into a marché aux puces.

Furniture, paintings, plates and dishes, antique linen sheets and 1950s design classics. It’s all there, catering for all tastes. And wallets. You can of course find bargains if you arrive early and are prepared to look hard, and it is such a pleasure to find what you thought you’d never find and know you don’t exactly need. Like a bread guillotine, maybe? It’s a long story, one I will tell you maybe soon…

I can’t wait to go back to L’Isle-sur-la-Sorgue.

 

LES MARCHÉS FRANÇAIS (DEUXIÈME ÉDITION)

Je sais ce à quoi vous pensez tous: oh non, pas encore! Mais ce marché-là a quelque chose de spécial. Il a lieu à L’Isle-sur-la-Sorgue tous les dimanches matins, et à chaque fois que je suis dans la région, je dois simplement y aller. C’est comme un pélerinage. La scène est parfaite: la rivière qui coule à travers la ville rafraîchit l’atmosphère et les nombreux ponts qui la traversent sont lourds d’étalages et de badauds. Ajoutez à ça les sons et les odeurs de l’été (mes lecteurs assidus sauront de quoi je veux parler) et vous comprendrez pourquoi je ne peux pas m’en éloigner.

Mais ce marché est spécial pour une autre raison. En plus des étalages remplis de tous les objets de A à Z, chargés de fruits et légumes, produits locaux et tout ce que vous pouvez imaginer, ce marché est transformé par les antiquités qu’on y trouve. La ville abrite plus d’une brocantes mais le dimanche, un vrai marché aux puces fleurit.

Meubles, tableaux, vaisselle, draps de lin ancien et designs classiques des années cinquante. On y trouve de tout, pour tous les goûts. Et pour toutes les bourses. Bien sûr, vous pouvez y faire des affaires, si vous arrivez assez tôt et êtes prêt à farfouiller, et cela fait plaisir de trouver ce que vous espériez trouver et dont vous en ignoriez le besoin. Comme une guillotine à pain, peut-être? C’est une longue histoire, que je vous raconterai peut-être une prochaine fois…

En tout cas, j’ai hâte de retourner à L’Isle-sur-la-Sorgue.

06 Apr

The living room floor

Those were some of the most interesting ten months of my life. Before my fourth year at university and straight after a year spent in Scotland, I was stationed in Bourges (lovely cathedral, miniature version of Notre Dame de Paris, well worth a visit) for my military service. A great experience in itself, where I taught English to officers; but it is the three weeks of basic training preceding my arrival in Bourges that I would like to mention.

Starting in September, where I joined about 20 other guys, all aged between 22 and 25 years old, in Châteauroux (famous only for being the birthplace of Gérard Depardieu), we were turned into a unit and pitched against roughly the same number of EVATs, younger guys thinking about enlisting for real. What followed were three weeks of marching, chanting, shooting and an awful lot of cleaning (rifles, rooms, rifles, courtyards, rifles…)

Our instructor was a terrifying man, Staff Sergeant Bellot, who had seen action in Chad, but who ruined his chances of being taken seriously, at least for a while, when he told us to attack the living-room floor (attaquer le sol du salon), when he wanted to tell us to attack the ground with our heels (attaquer le sol du talon). How we laughed, at least until he started to bark at us…

We also waged war against the EVATs (we won, of course), ate kilos of blackberries from the edges, and did a million of other things, but what I will always remember is that uncontrollable laughter directed at poor Staff Sergeant Bellot.

This seems to prove that some memories are here to stay, and that what you might consider at best a total waste of time and/or the most boring experience of your life (so far) can in fact yield nuggets of interest, provide you with friends for life and reveal hidden talents. And give you a few laughs…

LE SOL DU SALON

Ce fût dix  mois des plus intéressants de ma vie. Avant de commencer ma quatrième année à l’université et immédiatement après un an passé en Ecosse, je me suis retrouvé stationné à Bourges (superbe cathédrale, version miniature de Notre-Dame de Paris, vaut le detour) pour mon service militaire. Une expérience en elle-même, pendant laquelle j’ai enseigné l’anglais à des officiers; mais ce sont des trois semaines d’entraînement précédant mon arrivée à Bourges dont je veux vous parler.

A partir du mois de septembre, après avoir rejoint une vingtaine d’autres gars, tous agés entre 22 et 25 ans, à Chateauroux (uniquement connue pour être le lieu de naissance de Gérard Depardieu), nous sommes devenus une compagnie et avons affronté des EVATs, des petits jeunes décidés à s’engager pour de vrai. S’ensuivirent trois semaines de marches, chants militaires, leçons de tir et de nettoyage à n’en plus finir (carabines, chambres, carabines, cours, carabines…)

Notre instructeur était un homme qui faisait peur, le Sergent-chef Bellot, qui avait combattu au Tchad, mais qui ruina toute chance d’être pris au sérieux, du moins pour quelques jours, quand ils nous ordonné d’attaquer le sol du salon au lieu d’attaquer le sol du talon. Comme nous avons rit, jusqu’à ce qu’il se mette à nous aboyer dessus…

Nous avons également fait la guerre contre les EVATs (victorieuse, bien sûr), mangé des kilos de mûres cueillies dans les haies, et fait des millions d’autres choses, mais ce dont je me souviendrai toujours, c’est notre crise de fou rire dirigée contre le pauvre Sergent-chef Bellot.

Ce qui tend à prouver que certains souvenirs sont immortels, et que ce l’on considère au mieux une totale perte de temps et/ou la pire experience de sa vie (jusqu’à ce moment précis) peut en fait être une source d’intérêt, vous fournir des amis pour la vie et révéler des talents cachés. Et vous donner quelques bons fous rires!