28 Oct

Tea for two

In the last five years, around Christmas time, afternoon tea at Claridge’s has become a bit of a tradition. I know, it has not really been a long time for it to become a tradition, but I am measuring this in terms of anticipation and enjoyment. And I can promise you, I am anticipating it for months and enjoying every minute of it when the time comes.

Because, you see, everything conspires to force you to have a good time. The setting and décor of the tearooms are perfect, the staff efficient and the right side of friendly, and the food delicious and more than abundant. You start with choosing your first pot of tea, from a list giving you an embarrassment of riches. You can even push the boat out and go for the glass of bubbly, but I always feel that it is somewhat gilding the lily (alcohol, in the middle of the afternoon, not quite my thing.)

Then the first plate of finger sandwiches arrives, and the plates keep coming until you cry stop (which in this case takes three or four, they are that good). The second offering is a plate of dainty, delicate and delicious cakes, by which time you are usually ready for a second pot of tea. And finally, you get to the scones, clotted cream and special Christmas preserve. I am salivating and feeling full at the same time right now. Is that even possible?

However, it is all too yummy for words and well worth the wait, I’m telling you.

 

THÉ À DEUX

Juste avant Noël, notre thé de cinq heures, ou goûter dinatoire, à Claridge’s est une tradition annuelle ces cinq dernières années. Je sais, cinq ans, ça n’est pas vraiment assez pour en faire un tradition, mais ce que je juge, c’est combien je l’attends avec impatience en sachant combien je vais l’apprécier. Et je peux vous dire que j’en salive des mois à l’avance et que je savoure chaque minute quand la date arrive enfin.

Parce que voyez-vous, tout conspire à vous assurer un après-midi magique. Le salon de thé et son décor sont parfaits, le personnel professionnel et aimable comme il faut, et les victuailles délicieuses et plus qu’abondantes. Vous commencez par choisir votre premier thé, à partir d’un menu long comme le bras.  Vous pouvez même mettre les petits plats dans les grands et commencer par un verre de champagne, mais pour moi, c’est en faire un peu trop (l’alcool en plein milieu de l’après-midi, ça n’est pas vraiment mon style.)

Et c’est là que la première assiettes de sandwiches arrive, et elles continuent d’arriver jusqu’à ce que vous demandiez pitié (dans mon cas, au moins deux ou trois, tellement les sandwiches sont bons). Après ça, c’est le tour des petits gâteaux délicats et délicieux, et bien sûr votre deuxième théière. Et pour finir, il y a les scones, la clotted cream (encore plus épaisse que la crème fraîche) et la confiture de Noël. J’ai l’eau à la bouche et l’estomac plein en même temps. C’est possible, ça?

Cela dit, tout est si délicieux que toute definition est impossible mais vaut l’attente, c’est moi qui vous le dis.

21 Oct

Of quince and men

On a recent visit to Tetbury, I stumbled (quite literally, I didn’t see the step) upon the farmers’ market and bought some lovely, and very reasonably priced, quinces. Although far from their continent of origin (I understand they are native of the rocky mountainous slopes of Iran and surrounding countries), they were perfect, blemish-free, fragrant and firm fruit, resplendent in their golden skins.

I took the fruit home, because despite their splendor, there was nothing to be done with them in their raw state (other than perfuming the car with their honey smell.) These fruit were destined to the pot, peeled, cored and quartered, then tucked in amongst lamb shanks slowly braising in the oven as we speak. I know, it sounds like a lot of violence went into the preparation of that dish, but succulent it was, let me tell you.

I also have very fond memories of quinces, as my grandmother was always keen to complete the jams and preserves season with a batch of quince jelly, in which she always suspended, by some miracle, bits of pear and walnut. To this day, it is by far my favourite jam, or rather jelly, to spread on my tartines in the morning. If I find myself in Tetbury during quince season again next year, maybe I’ll buy a lot more and make a batch of gelée de coings

DES COINGS ET DES HOMMES

Lors d’une récente visite à Tetbury, je suis tombé (presque littéralement, je n’avais pas vu la marche) sur le marché fermier et j’ai acheté quelques coings, superbes et pas trop chers. Bien que loin de leur pays d’origine (j’ai lu quelque part qu’ils viennent des pentes rocheuses d’Iran et pays voisins), ils étaient parfaits, sans aucune marque, parfumés et fermes, resplendissants dans leur peau dorée.

Je les ai ramenés chez moi, parce que même splendides, on ne peut pratiquement rien en faire quand ils sont crus (à part ajouter à la voiture leur parfum de miel.) J’avais prévu d’en ajouter un ou deux, épluchés et coupés en quatre, entre les jarrets d’agneau qui mijotent au four en ce moment même. Je sais qu’ils ont souffert pour la préparation de ce plat, mais laissez-moi vous dire que c’était bien bon quand même.

Les coings m’évoquent de bons souvenirs, car ma grand-mère cherchait toujours à compléter la saison des confitures en préparant quelques pots de gelée de coings, dans lesquels, par quelque miracle, étaient suspendus des morceaux de poire ou des cerneaux de noix. Même aujourd’hui, c’est la confiture, ou plutôt gelée, que je préfère étaler sur mes tartines le matin. Et si jamais je me retrouve à Tetbury pendant la saison des coings l’année prochaine, j’en acheterai peut-être plus pour préparer quelques pots de gelée de coings…

13 Oct

Glaswegian takeaway

I did my teacher training in Scotland. Despite an inauspicious start (I arrived on campus on the last weekend of August 1997…), that year in Glasgow was filled with happy moments and forged many a happy memory. Life on campus was a blessed relief from the rigours of the training and I met so many good people there, and made some very good friends.

We were lodged in a grand Victorian red sandstone building and were lucky to be fed twice a day. Breakfast times were quiet, but our evening meals were livelier affairs, filled with the tales of the day, and always accompanied by good food served with motherly love by our delightful dinner ladies.

But at weekends, we had to fend for ourselves and some of us made good use of the kitchens, while others made even better use of the local takeaway delivery services. But after a hard week, nothing beats a night out. For me, it invariably involved friends and the Polo Lounge, followed by chicken pakoras from the Indian place right next to the stop where we used to wait for the last bus.

To this day, I have never experienced anything like those pakoras again. Glorified as they are by the power of time and nostalgia, I doubt I will ever again.

GLASGOW A EMPORTER

C’est à Glasgow que je suis devenu prof. Malgré un début assez malheureux (je suis arrivé sur le campus le dernier weekend d’août 1997…), cette année à Glasgow a été pleine de bons moments et j’y ai amassé plein de bons souvenirs. Par contraste, la vie sur le campus était douce après les rigueurs des leçons et des écoles, et parmi mes bonnes rencontres, je me suis fait de bons amis.

Nous étions logés dans un grand bâtiment de grès rouge de l’époque victorienne et nous avions droit à deux repas chauds tous les jours. Les petits-déjeuners étaient calmes, mais nos dîners étaient plus animés, remplis de toutes les histoires accumulées dans la journée, et toujours accompagnés de délicieux repas préparés et servis avec amour par nos non-moins délicieuses cantinières.

Le weekend, cependant, nous voyait nous débrouiller tous seuls, et pendant que certains d’entre nous utilisaient les cuisines, d’autres utilisaient les services des restaurants locaux en commandant des plats à emporter. Mais après une longue semaine, rien ne vaut une bonne sortie. Pour moi, cela impliquait, sans aucune exception, des amis au Polo Lounge, suivis par des pakoras au poulet du restaurant indien situé juste à côté de l’arrêt où nous attendions le dernier bus.

Et même aujourd’hui, je n’ai jamais rien goûté à quelque chose d’aussi bon que ces pakoras. Entourés de l’aura du temps et de la nostalgie, je ne pense pas qu’ils soient un jour surpassés.

07 Oct

The heart of the matter

Artichokes are fun. How’s that for an opening statement? In French, there is a great saying for all of you romantics out there: il a un vrai coeur d’artichaut. That means that the said il (it could of course be an elle) tends to fall in love very easily. The heart of the artichoke is the best part of it, but getting to it is far from easy, making the saying a bit of a tall tale. But never mind, it’s just a saying.

The artichoke fields are everywhere in Brittany, and an amazing sight they are, too. Shame we have to eat them before the proud buds turn into an amazing purple flower. But they are delicious, their subtle flavour enhanced by the tangy vinaigrette usually served with them. As you dip each ‘leaf’ into the sauce and savour the soft flesh, you do get closer to the heart. But first, you must remove the foin, or choke. Once that’s done, you are left with your reward, and after slaving away to get there, it is only right you should fall in love with it.

The late Coluche (look him up, a real character) once said that he loved artichokes for the simple fact that it is the only dish where you have more on your plate when you have finished than when you started! Yet another good reason to lose your heart to the humble and wonderful artichoke.

UN VRAI COEUR D’ARTICHAUT

Les artichauts sont cool. Ça vous plaît comme début? Pour tous les romantiques qui me lisent, laissez-moi vous rappeler l’expression: il a un vrai coeur d’artichaut. Comme vous le savez sûrement, cela veut dire qu’il (ça pourrait bien sûr être une ‘elle’) tombe amoureux très facilement. Le meilleur de l’artichaut, c’est le coeur, mais l’atteindre n’est pas facile, ce qui fait que l’expression ment parfois. Mais ça n’est qu’une expression.

Il y a des champs d’artichauts partout en Bretagne, et ils sont magnifiques. Il est presque dommage que nous les mangions avant que ces fiers boutons ne deviennent d’admirables fleurs violettes. Mais ils sont délicieux, leur saveur delicate mise en valeur par la vinaigrette relevée que je sers d’habitude pour les accompagner. De ‘feuille’ en ‘pétal’ que vous trempez dans cette sauce, vous vous rapprochez du coeur. Mais avant de le savourer, vous devez vous débarrasser du foin. C’est fait? Voilà votre récompense, et après tout ce travail, il semble normal qu’il vous donne son coeur.

Coluche a dit un jour qu’il adorait les artichauts, pour le simple fait que c’est le seul plat où votre assiette est plus chargée après le repas qu’avant de le commencer! Encore une bonne raison pour tomber sous le charme du merveilleux artichaut.