23 Jun

Pépé’s beetroot

My grandfather was a keen gardener. For most of his life, he maintained an allotment that ran from the end of the flower garden to the river. I remember the old apple tree and the rusty iron bench I used to sit on to read while he was tending to his various tasks. The fact that I clearly wasn’t paying attention probably explains why I cannot remember exactly all that he used to cultivate in his little corner of paradise. I have however a few very distinct memories.

I do remember asking him one year why he had created a very long little hill, only to be shown the succulent white asparagus spears that would grace the dining room table that same evening. In the summer, I also remember the fruit bushes, so lovingly tended to since the spring, producing black and red currants galore, not to mention basketfuls of raspberries.

But every time I happen to think of my grandfather, memories bring back a much earthier flavour of my childhood: beetroot.  At the end of his day in the garden, my grandpa would unearth those ruby roots, wash them under the hose and hand them over to my ‘mémé’, who would wrap them in wet newspapers and a single layer of foil before burying them under the dying embers, leaving to cook overnight (at the time, my grandmother had resisted getting rid of her wood burning range.) The following day, we would have them cold, diced up, with a nicely sharp vinaigrette. I can still taste this ‘salade de betterave’ to this day.

 

LES BETTERAVES DE PÉPÉ

Mon grand-père aimait jardiner. Tout au long de sa vie, il a entretenu un jardin ouvrier qui courait du fond du jardin aux fleurs jusqu’à la rivière. Je me souviens du vieux pommier et du banc en fer où j’avais l’habitude de m’asseoir pour lire pendant qu’il vaquait à ses occupations. Le fait que je ne faisais visiblement pas attention à ce qu’il faisait explique probablement pourquoi je ne me rappelle pas exactement ce qu’il faisait pousser dans son petit coin de paradis. J’ai cependant quelques souvenirs bien distincts.

Une année, je me rappelle bien lui avoir demandé pourquoi il avait créé une petite colline très longue, avant que mon attention ne soit attirée par les succulentes asperges blanches qui trôneraient au dîner le soir même. L’été, je me souviens aussi des arbustes, dont on s’était occupé avec amour depuis le printemps, et qui produisaient des groseilles et des cassis à foison, sans oublier de pleins panniers de framboises.

Mais dès qu’il m’arrive à penser à mon grand-père, c’est une saveur quelque peu plus proche de la terre qui me revient en mémoire: les betteraves. A la fin de sa journée dans le jardin, mon pépé arrachait à la terre ses racines couleur rubis, les rincaient sous le tuyau d’arrosage et les confiait à ma mémé, qui les enveloppait dans du papier journal humide et une feuille de papier aluminium avant de les ‘enterrer’ sous la braise et de les y laisser toute la nuit (à cette époque, ma grand-mère avait refusé de se séparer de son four à bois.) Le lendemain, nous les mangions froides, coupées en dés, assaisonnées d’une vinaigrette relevée. Je me souviens de cette salade de betteraves encore aujourd’hui.

16 Jun

A triangular horror

Why, oh why, oh why are the French trying to catch up on the Brits in the race for the most disgusting sandwich? Don’t get me wrong, there are plenty of delicious sandwiches in both countries, but I am talking about the triangular horrors that can be found on both sides of the Channel these days. In France, they are creeping into the most unexpected of places, having escaped from motorway service stations. I could almost forget these on this side of the water, where they have some history behind them (although I am not sure when they appeared for the first time), but in France?

Why on Earth would you actually choose to purchase, let alone eat, these horrors when for the same price, you can go to your local friendly boulanger, charcutier-traiteur or even bar-tabac and bite into a crusty baguette filled to the brim with a multitude of choices? And even then, the French don’t exactly eat them on the go, but sitting down at a table, with a drink, and maybe even a pastry for dessert. These days, you can find some very good sandwiches in friendly neighbourhood chains, and I am not afraid to admit I find them just the thing when all you require is a light lunch.

That said, you would have to get up early to catch me devouring (or even nibbling on) one of those doughy triangular things, especially in France. Why would I, when I can appreciate a tasty jambon-beurre or a rillettes-cornichons? Go on, tell me you prefer the soggy pre-packed sandwiches to the delicious crusty variety, and I will not believe you!

 

LES SANDOUICHES TRIANGLES

Pourquoi, mais pourquoi, oh pourquoi les Français se sont-ils lancés dans la course au sandwiche le plus dégoûtant? Ne me méprennez pas, il y a tout plein de délicieux casse-croûtes dans les deux pays, mais je vous parle de ces horreurs triangulaires que l’on peut trouver des deux côtés de la Manche ces jours-ci. En France, on les rencontre dans les endroits les plus inattendus, maintenant qu’ils se sont échappés des stations services d’autoroutes. Je pourrais presque les pardonner de ce côté-ci de la frontière, où ils sont connus depuis pas mal de temps (bien que je ne sois pas sûr de savoir quand ils sont apparus pour la première fois), mais en France?

Je ne comprendrai jamais comment on peut choisir d’acheter, et encore moins manger, ces horreurs quand, pour le même prix, vous pouvez vous rendre chez votre gentil boulanger, charcutier-traiteur ou même bar-tabac local et croquer dans une baguette croustillante remplie à craquer d’un choix illimité de garnitures? Et en plus, les Français ne les mangent pas sur le pouce, mais assis à une table, avec quelque chose à boire, et peut-être même une viennoiserie en dessert. Ces jours-ci, on peut trouver de très bons sandwiches dans des chaînes de magasins de quartiers bien sympas, et je n’ai pas peur d’admettre que je les considère comme étant une bonne solution quand j’ai besoin d’un déjeuner léger.

Cela dit, il vous faudrait vous lever très tôt pour me voir dévorer (ou même grignoter) une des ces horreurs triangulaires, surtout en France. Pourquoi le ferais-je, quand je peux apprécier un super jambon-beurre ou rillettes-cornichons? Allez, dites-moi que vous préférez ces sandwiches presque humides dans leur paquet plutôt que les délicieuses variétés croustillantes, et je ne vous croirai pas!

02 Jun

The bees’ knees

How do they do it? I’ve never really thought about the creative process leading to honey, but I have to say I do enjoy the busy little bees’ finished product. Regular readers will know I stock up on lavender honey every time I visit Gordes. I am also keen to try local honeys wherever I go, either commercially produced or, even better, as the result of small-scale apiculture.

I hesitate to use the term amateur, as there is nothing amateurish about the making of honey. Millions of years have led the tiny insects to create the nectar we enjoy. I seem to remember that, in its lifetime, a bee only produces a teaspoon of the stuff. And although amazingly low-tech, the extraction of honey is a delicate and skilled process. I am not sure I could do it myself, but the tending of bees does seem to bring the hunter-gatherers in a lot of us.

Over the last decade, many have dabbled, some very seriously, in apiculture, investing in hives, smokers, protective gear and of course on the charming little critters themselves. I am sure one can find all the necessary equipment over the Internet these days. High tech origins for low-tech pleasure, now that has a pleasing ring to my ears. Let’s hope we can enjoy the bees’ work for many million years to come.

 

LES P’TITES ZABEILLES

Comment font-elles? Je n’ai jamais vraiment réfléchi au procédé créatif qui mène au miel, mais je dois bien avouer que j’apprécie beaucoup le produit fini. Mes lecteurs assidus savent que j’achète tout un stock de miel de lavande chaque fois que je vais à Gordes. J’essaye aussi de goûter au miel local où que j’aille, qu’il soit le résultat d’une industrie commerciale, ou bien, ce qui est encore mieux, le produit d’un petit apiculteur.

J’hésite à utiliser le terme amateur, puisque qu’il n’y a rien d’amateur dans la production du miel. Après des millions d’années, les abeilles savent comment créer le nectar dont nous nous régalons. Je crois avoir lu quelque part que dans le cours de sa vie, une abeille en produit une cuillère à café. Et bien qu’extraordinairement peu sophistiquée, l’extraction du miel est un procédé délicat qui demande un certain coup de main. Je ne suis pas sûr que je pourrais le faire moi-même, mais s’occuper des abeilles est quelque chose qui résonne chez beaucoup d’entre nous chasseurs-cueilleurs.

Dans les dix dernières années, beaucoup ont essayé, quelques uns sérieusement, en investissant dans des ruches, fumoirs, toutes sortes de protection et bien sûr pour les petites et charmantes creatures elle-mêmes. Je suis sûr que l’on peut tout trouver sur Internet ces jours-ci. Un début high-tech pour une plaisir low-tech, voilà quelque chose qui sonne bien. Espérons que l’on puisse profiter du travail des p’tites z’abeilles pour des millions d’années à venir.