Pépé’s beetroot
My grandfather was a keen gardener. For most of his life, he maintained an allotment that ran from the end of the flower garden to the river. I remember the old apple tree and the rusty iron bench I used to sit on to read while he was tending to his various tasks. The fact that I clearly wasn’t paying attention probably explains why I cannot remember exactly all that he used to cultivate in his little corner of paradise. I have however a few very distinct memories.
I do remember asking him one year why he had created a very long little hill, only to be shown the succulent white asparagus spears that would grace the dining room table that same evening. In the summer, I also remember the fruit bushes, so lovingly tended to since the spring, producing black and red currants galore, not to mention basketfuls of raspberries.
But every time I happen to think of my grandfather, memories bring back a much earthier flavour of my childhood: beetroot. At the end of his day in the garden, my grandpa would unearth those ruby roots, wash them under the hose and hand them over to my ‘mémé’, who would wrap them in wet newspapers and a single layer of foil before burying them under the dying embers, leaving to cook overnight (at the time, my grandmother had resisted getting rid of her wood burning range.) The following day, we would have them cold, diced up, with a nicely sharp vinaigrette. I can still taste this ‘salade de betterave’ to this day.
LES BETTERAVES DE PÉPÉ
Mon grand-père aimait jardiner. Tout au long de sa vie, il a entretenu un jardin ouvrier qui courait du fond du jardin aux fleurs jusqu’à la rivière. Je me souviens du vieux pommier et du banc en fer où j’avais l’habitude de m’asseoir pour lire pendant qu’il vaquait à ses occupations. Le fait que je ne faisais visiblement pas attention à ce qu’il faisait explique probablement pourquoi je ne me rappelle pas exactement ce qu’il faisait pousser dans son petit coin de paradis. J’ai cependant quelques souvenirs bien distincts.
Une année, je me rappelle bien lui avoir demandé pourquoi il avait créé une petite colline très longue, avant que mon attention ne soit attirée par les succulentes asperges blanches qui trôneraient au dîner le soir même. L’été, je me souviens aussi des arbustes, dont on s’était occupé avec amour depuis le printemps, et qui produisaient des groseilles et des cassis à foison, sans oublier de pleins panniers de framboises.
Mais dès qu’il m’arrive à penser à mon grand-père, c’est une saveur quelque peu plus proche de la terre qui me revient en mémoire: les betteraves. A la fin de sa journée dans le jardin, mon pépé arrachait à la terre ses racines couleur rubis, les rincaient sous le tuyau d’arrosage et les confiait à ma mémé, qui les enveloppait dans du papier journal humide et une feuille de papier aluminium avant de les ‘enterrer’ sous la braise et de les y laisser toute la nuit (à cette époque, ma grand-mère avait refusé de se séparer de son four à bois.) Le lendemain, nous les mangions froides, coupées en dés, assaisonnées d’une vinaigrette relevée. Je me souviens de cette salade de betteraves encore aujourd’hui.