MON ANNIVERSAIRE
A l’occasion du vingt-deuxième anniversaire de mon arrivée au Royaume-Uni, le 31 août, une question, presque un doute, m’est venue à l’esprit. Cette pensée soudaine, à peine formée et déjà presque oubliée, a néanmoins laissé comme un goût de nostalgie derrière elle. Après vingt-deux ans passés à travailler, aimer, habiter et tout simplement vivre en Grande-Bretagne, suis-je toujours aussi français?
My anniversary As the 22nd anniversary of my settling in Great-Britain passed, on the 31st of August, a question, a fleeting doubt almost, came to mind. This sudden thought, barely formed and already almost forgotten, nevertheless left behind it a taste of nostalgia. After 22 years spent working, loving, dwelling and quite simply living in Great-Britain, am I still French?
La question se pose principalement car je fonctionne tous les jours en anglais. Quand Jason le plombier vient régler la chaudière ou que je cause à Adrian le facteur, c’est en anglais. Discuter avec Paula à Waitrose au sujet des goûters de l’église quand j’achète six demi-livres de beurre se fait en anglais. Des sujets bien britanniques qui se déroulent dans une langue dite étrangère pour moi.
The question asks itself mostly as I function every day through English. When Jason the plumber comes to service the boiler or when I chat with Adrian the postman, I do so in English. Talking to Paula in Waitrose about the church teas when I buy six packs of butter is done in English. Very British topics which all take place in a language said foreign for me.
Car voilà bien le problème. Ayant pris la décision de venir utiliser mon anglais dans la vie courante et d’enseigner ma langue maternelle professionnellement, plutôt que de faire l’inverse, c’est l’anglais que j’utilise le plus souvent. Bien sûr, on me dit encore que j’ai tout juste une pointe d’accent (personnellement, je ne l’entends pas!), mais aussi que mon anglais est excellent. Après un dîplome dans cette langue et 22 ans dans le pays, j’espère bien!
And herin lies the problem. Having taken the decision to come use my French in everyday life and teach my mother tongue professionally, rather than the other way round, it is English that I use most often. Of course, people tell me that I still have a bit of an accent (personally, I can’t hear it!), but also that my English is excellent. After a degree in this language and 22 years in the country, I should hope so!
Alors où en suis-je quant à la question de ma nationalité? Si mon passeport se dit français, ma tête et mon coeur vacillent parfois. D’où ma confusion, voyez-vous! La question générique ‘D’où venez-vous’ reçoit toujours la même réponse: ‘Henley-on-Thames’. Anglais. Mais si on me presse un peu plus, la réponse devient ‘Bourgogne’. Français. Je vous le dis, c’est compliqué.
So where do I stand as to my nationality? If my passport is French, my head and my heart go back and forth sometimes. Hence my confusion, you see! The generic question ‘Where are you from?’ always gets answered in the same way: ‘Henley-on-Thames’. British. But if people press me on the matter, the answer becomes ‘Burgundy’. French. I’m telling you, it’s complicated.
Alors plutôt que de continuer à me poser la question, je vais vous lancer un défi, même si je ne suis pas sûr de vouloir en connaître le résultat! Ayant lu cet article, et, je l’espère suivant mes aventures sur Instagram et Twitter, dites-moi si vous me considérez comme étant français ou britannique. J’attends vos commentaires avec trépidation…
So, rather than continuing asking myself the question, I am going to set you a challenge, even if I am not sure I want to learn the result! Having read this article, and, I hope, following my adventures on Instagram and Twitter, tell me if you see me as French or British. I await your comments with some dread…