LA TOUR EIFFEL
Je constate avec horreur que j’ai gravement manqué à ma tâche, chers amis et lecteurs. Voilà quelques années que j’écris ces lignes rien que pour vous (presque) toutes les semaines, et je n’ai jamais parlé de la tour Eiffel ! Il est grand temps que je le fasse, vu que je vous parle depuis peu des icônes françaises. Ce qui me fascine le plus au sujet de la Grande Dame, c’est son histoire, et plus particulièrement son origine et sa construction. Alors je vous propose de partir à la découverte de la genèse de ce monument qui représente la France partout dans le monde.
The Eiffel Tower I notice with horror that I have seriously fallen short, dear friends and readers, of your expectations. It has been quite a few years since I started writing these lines just for you (almost) every week, and I have never told you about the Eiffel Tower ! it is high time I did so, as I have lately been writing about French icons. What fascinates me about the Grande Dame is its story, and more particularly its origins and erection. So follow me if you will, and let’s discover the genesis of this monument which represents France the world over.
Juste avant le centenaire de la Révolution Française, le comité qui organise l’Exposition universelle de 1889 lance l’idée d’une grande tour de 300 mètres de haut, qui se dresserait sur le Champ-de-Mars, sur les berges de la Seine. Plus de 100 projets sont présentés, mais c’est celui de l’entreprise Eiffel, alors déjà connue pour ses structures en acier, qui est retenu. Emile Nouguier et Maurice Koechlin soumettent l’idée d’un pylône à quatre poutres qui se retrouvent au sommet. Après plusieurs études, l’architecte Stephen Sauvestre présente une version qui pourrait plaire au public.
Just before the hundreth anniversary of the French Revolution, the committee organising the Universal Exhibition of 1889 floats the idea of a 300 meter tower, which would rise from the Champ-de-Mars, on the South bank of the Seine. Over 100 projects are submitted, but it is that of Gustave Eiffel’s company, already renowned for its steel structures, which wins the day. Emile Nouguier and Maurice Koechlin propose a tower with four beams meeting at the top. After several studies, Stephen Sauvestre, an architect, presents a version likely to appeal to the public.
La construction des piles en béton qui ancrent la tour au sol commence le 1er juillet 1887. Les ingénieurs calculent tout au dixième de millimètres et les quelques 18 038 morceaux de ce puzzle en trois dimensions géants sont fabriqués dans l’usine de l’entreprise, avant d’être assemblés sur place. Il ne faut que vingt-et-un mois à des équipes bien rodées pour compléter l’assemblage de la tour ! Saviez-vous qu’il fallait 4 hommes pour poser chaque rivet ? Un pour le chauffer, un deuxième pour le tenir en place, un troisième pour en former la tête, et un quatrième pour finaliser son écrasement à grands coups de masse. La tour compte 2 500 000 rivets (dont seulement un tiers a été posé sur place)…
The erection of the concrete piles that anchor the Tower to the ground begins on July 1st 1887. Engineers calculate things to within tenths of millimeters and the giant 18,038 pieces of this three dimensional puzzle are produced in the company’s factory, before being assembled on site. Well trained teams take twenty-one months only to complete the tower ! Did you know that 4 men were needed to fix each rivet ? One to heat it up, a second to hold it in place, a third to form the head, and a fourth to finalise its hammering in with a huge sledgehammer. The Tower has 2,500,000 rivets (of which a third were driven in on site)…
Mes recherches ont vite découvert que l’opinion publique n’a pas toujours été très positive, non seulement à l’idée d’une tour qui frôlerait les mille pieds, mais aussi envers son apparence. Beaucoup de « critiques » (dont les grands et moins grands noms qui signèrent la Protestation des Artistes parue dans le journal Le Temps en février 1887) trouvent la tour « inachevée », ou « squelettique ». Huysmans utilise même l’adjectif « infundibuliforme » (je sais, moi non plus je ne sais pas ce que ça veut dire !) pour décrire « ce suppositoire criblé de trous ». Incroyable, non ?
My search for facts quickly uncovered at times far from positive views from the general public, not only about the idea of a tower reaching 1,000 feet, but also about its appearance. A lot of « critics » (among them big and lesser known names who signed the Artists Protest published in Le Temps newspaper in February 1887) find the tower « unfinished », or « skeletal ». Huysmans even uses the adjective « infudibuliforme » (I know, I don’t know what it means either !) to describe this « hole-riddled suppository ». Unbelievable, isn’t it ?
Pourtant, dès la fin des travaux, la tour rencontre un énorme succès populaire, et les critiques s’éteignent très vite. Il est clair que tout projet ne peut pas plaire à tout le monde, mais avec 7 000 000 de visiteurs par an, la tour Eiffel, en plus d’être un symbole de la France, est le bâtiment payant le plus visité au monde. 300 millions de personnes sont déjà venus la voir. Vous aussi ? Partagez vos anecdotes et photos avec moi sur Twitter, Facebook ou Instagram. A bientôt !
However, as soon as the work is over, the Tower becomes wildly popular, and critics disappear very quickly. It is clear that any given project cannot please everybody, but with 7,000,000 visitors a year, the Eiffel Tower, on top of being a symbol for France anywhere, is the most visited paying monument in the world. 300 million people have already visited it. Have you ? Please share your stories and pictures with me on Twitter, Facebook or Instagram. See you soon !