15 Feb

LA BAGUETTE

Je vous ai déjà parlé dans ces lignes de l’importance du pain en France, mais je voudrais aujourd’hui vous parler plus particulièrement de la baguette. Qu’elle soit tartinée de beurre et de confiture au petit-déjeuner, fourrée de pâté, de fromage ou de jambon au déjeuner, ou qu’elle serve à “saucer” son assiette pendant le dîner, il est difficile de me pas penser à la baguette quand on envisage les icônes de la culture française. Tenez, Alphonse tALK en porte toujours deux sous le bras où qu’il aille ! Passons en revue quelques faits, et quelques légendes, au sujet de la baguette.

The baguette I have already used these lines to talk to you of the importance of bread in France, but today I would like to tell you more specifically about the baguette. Whether you spread butter and jam on it at breakfast, stuff it with pâté, ham or cheese at lunch, or use it to “mop up” the sauce on your plate at dinner, it is difficult not to think about the baguette when you list the French cultural icons. Here, Alphonse tALK always carries two of them wherever he goes! Let’s have a look at a few facts, and a few myths, about the baguette.

Les origines de cette forme de pain sont disputées, et on affirme que Napoléon ordonna aux boulangers de trouver la forme idéale pour un pain transportable dans une poche des basques de l’uniforme d’alors. Une loi interdisant aux artisans boulangers de travailler avant 4 heures du matin serait à l’origine d’une forme allongée, cuisant plus vite, et à temps pour le petit-déjeuner. Mon histoire préférée voit Fulgence Bienvenüe imposer la baguette, qui peut être partagée sans couteau, sur les chantiers du métro parisien, afin d’éviter les blessures, ou pire, lors des bagarres fréquentes. 

The origins of this bread shape are disputed, and it is claimed that Napoléon demanded of bakers that they find the ideal shape for bread to be transported in a pocket of the jackets of the uniform of the time. A law forbidding artisanal bakers to work before 4 in the morning is said to be the origin of an elongated shape, baking more quickly, and in time for breakfast. My favourite story sees Fulgence Bienvenüe impose the baguette, which can be shared without a knife, on the building site of the Paris Métro, so as to avoid injuries, or worse, during frequent fisticuffs.

Quoi qu’il en soit, le four importé de Vienne par August Zang (on lui devrait aussi les croissants et autres viennoiseries), qui utilise de la vapeur pour une croûte croustillante et une mie moelleuse, s’impose tôt au 19e siècle, et la loi s’occupe vite de l’apparence et des ingrédients de la baguette, qui sont au nombre de quatre : farine de blé, eau, levure et/ou levain, et sel. La longueur et le poids de la baguette, qu’elle soit de tradition ou pas, sont également réglementés. Cela n’empêche pas les Français d’en consommer environ 30 millions par jour ! 

Whatever the truth, the oven that August Zang imported from Vienna (we owe him croissants and other pastries, apparently), which uses steam for a crustier crust and moist dough, becomes THE oven early in the 19th century, and the law soon takes care of the apparence and ingredients of the baguette, all four of them: wheat flour, water, yeast and/or leaven, and salt. The length and weight of the baguette, whether traditional or not, are also regulated. That doesn’t stop the French from eating about 30 million of them each day!

Bien sûr, la baguette traditionnelle n’est pas la seule à être grignotée au retour de la boulangerie. Quand elle est plus épaisse, mais toujours pour un poids de 400 g, elle s’appelle presque partout en France “une flûte”. Quand elle est plus fine, et ne pèse qu’environ 125 g, elle devient “une ficelle” (la baguette préférée de ma grand-mère maternelle). On trouve également des baguettes dans les pays du Maghreb (les Algériens en consomment encore plus que les Français), au Vietnam ou encore au Cambodge, parfois sous des formes dérivées, mais toujours aussi excellentes.

Of course, the traditional baguette is not the only one to be gnawed on on the way back from the baker’s. When it is thicker, but still 400 g in weight, it is, almost everywhere in France, “une flûte” (a recorder). When it is thinner, and about 125 g in weight, it becomes “une ficelle” (a string, my maternal grandmother’s favourite baguette). You can also find baguettes in the Maghreb (Algerians even more of them than the French), in Vietnam or in Cambodia, sometimes under slightly different guises, but always just as delicious.

Vous attendez sûrement la question de la semaine, alors la voici : que mettez-vous dans votre baguette pour la transformer en casse-croûte, en sandwich, en casse-dalle ? Pour moi, le rillettes-cornichons est le meilleur, mais je sais que tous les goûts sont dans la nature ! Vous aurez peut-être vu des photos d’Alphonse, ma mascotte, en vadrouille autour du monde avec ses deux baguettes sous le bras, alors j’aimerais bien que vous veniez partager vos réponses à ma question et vos photos de baguettes avec tout le monde sur Twitter, Instagram ou Facebook. A bientôt !

You will no doubt be waiting for this week’s question, so here it is: what  do you garnish your baguettes with to turn into a snack, a sandwich, a sarnie? For me, rillettes and cornichons are the best, but I know that different opinions will be found out there ! You might have seen pictures of Alphonse, my mascot, gallivanting around the world with two baguettes under his arm, so I would really love for you to share your answers to my question and your pictures of baguettes with all of us on Twitter, Instagram or Facebook. See you soon! 

20 Oct

LE PAIN

Je ne sais pas s’il y a quelque chose de plus “français” qu’un article entièrement dédié au pain, mais c’est ce que je vous propose aujourd’hui. En tout cas, vous pouvez encore une fois remercier une abonnée à mon compte Twitter de m’avoir soufflé cette idée. Après avoir posté une photo la montrant triomphalement en possession d’une baguette et de quelques croissants, elle m’avait demandé quelques précisions sur les traditions autour du pain en France. 

Bread I do not know if there is something more “French” than an article entirely dedicated to bread, but it is what I offer you today. In any case, you can once more thank a Twitter follower of mine for sending this idea my way. After posting a photo showing her triumphantly holding a baguette and a few croissants, she had asked me a few questions on the traditions surrounding bread in France. 

Il faut dire aussi qu’en France, le pain est une véritable obsession, comme c’est le cas, je pense, dans la plupart des pays autour du monde, qui ont tous une version particulière de cet aliment des plus simples. Si l’on pense aux Français.e.s, on pense immédiatement à la baguette (200-250g), mais comment oublier le pain (400g) et la ficelle (100g). Plus les croissants, les pains au chocolat (je ne viens pas du sud-ouest) et autres viennoiseries et pâtisseries. 

One must also say that in France, bread is a proper obsession, as is the case, I think, in most countries across the world, that all have a particular version of this simplest of food. If you think about the French, you immediately think about the baguette (200-250g), but you cannot forget the pain (400g) and the ficelle (100g). Plus croissants, pains au chocolat (I am not from the south-west), and other pastries and cakes.

Mais c’est la baguette quotidienne qui préoccupent les Français, au point où il existe plusieurs lois pour garantir l’approvisionnement en pain, ainsi que le repos des boulangers, parfois forcé ! A Paris, notemment, toutes les boulangeries ne peuvent pas fermer quand elles le veulent, surtout en été, pour éviter que tout un arrondissement ne se retrouve sans pain. Qu’elle soit complète ou tradition, il se vend plus de 30 millions de baguettes par jour… 

But it is the daily baguette which preoccupies the French, to the extent that there are several laws that guarantee the supplying of bread, as well as the bakers’ rest, sometimes forced ! In Paris, for example, all bakeries cannot shut when they want to, especially in the summer, to avoid the fact that a whole district is left without bread. Whether it be wholemeal or tradition, more than 30 millions baguettes are sold every day…

Il y a de belles traditions, plus ou moins répandues, qui gouvernent la consommation de la baguette. Si, par exemple, vous arrivez chez vous après être passé.e.s par la boulangerie pour y acheter une baguette, sans que le quignon manque à l’appel, vous n’êtes pas Français ! Et pour la plupart d’entre nous, il est dangereux de poser une baguette à l’envers sur la table, de peur d’un gros coup de poisse. 

There are beautiful traditions, more or less observed, which govern the consumption of the baguette. If, for example, you get home after stopping at the bakery for a baguette without the end crust (le quignon) going missing, you are not French ! And for most of us, it is dangerous to place a baguette upside down on the table, for fear of a spot of bad luck.

Je vais vous laisser sur la chose qui m’intéresse le plus: l’origine de la baguette. Mon histoire préférée est celle qui donne à Fulgence Bienvenüe, ingénieur en maître du métro de Paris, l’idée de créer une forme de pain qui pourrait être partagée sans couteau, arme fréquemment utilisée dans les bagarres, et que tout ouvrier digne de ce nom portait sur lui. Ce qui explique pourquoi on préfère aujourd’hui rompre le pain à la main plutôt que de le couper au couteau. Jolie histoire, non ? A bientôt ! 

I am going to leave you with what interests me the most: the origin of the baguette. My favourite story is the one that credits Fulgence Bienvenüe, the engineer in charge of the construction of the Paris métro, with the idea of creating a shape of bread which could be shared without a knife, a weapon often used in fights, and that any worker worth his salt would carry. Which explains why we still prefer today breaking the bread by hand rather than cutting it with a knife. Nice story, isn’t it ? See you soon !