12 Jul

LE CHOCOLAT CHAUD

Alors que j’écris ces lignes, je suis sous l’emprise d’une grave crise de nostalgie. Bon, ça va passer, mais je dois dire que celle-là est plutôt grave. Depuis mon réveil ce matin, j’ai dans les narines une odeur fantôme qui ne me quitte pas, et je ne sais vraiment pas d’où elle me vient. Mais je ne pense qu’à ça, alors je vais devoir faire quelque chose pour remédier à ce manque que je ressens. On sait le pouvoir évocateur des odeurs et les nombreux souvenirs qu’elles évoquent en nous. Et laissez-moi vous dire que l’arôme qui me pousse à écrire ces mots est celui du chocolat chaud… 

Hot chocolate As I write these lines, I am suffering from a severe bout of nostalgia. Ok, it’ll pass, but I must say that this one is a serious one. Since I woke up this morning, I have been experiencing this phantom smell that will not leave me, and I really don’t know where it is coming from. But it’s all I can think about, so I will have to do something to fill this void that I feel in me. We all know the evocative powers of smells and the many memories that they bring forth in us. And let me tell you that the aroma that is prompting me to write these words is that of hot chocolate…

Tout petit, le chocolat chaud était ma boisson de choix pour le petit-déjeuner, et ma maman m’en préparait un tous les matins. Vous comprendrez bien que même si elle m’aimait beaucoup (et qu’elle m’aime toujours), elle ne préparait pas une bonne boisson à base de vrai chocolat râpé fondu dans du lait, mais qu’elle mélangeait une préparation instantanée à du lait bien chaud. Si je me souviens bien, la marque de choix chez nous était Benco, qui était en granules plutôt qu’en poudre. Mais je pense que Poulain fait aussi un bon chocolat chaud, et je ramène toujours du Nesquik quand je vais en France. 

As a kid, hot chocolate was my drink of choice for breakfast, and my mummy prepared one for me every morning. You will realise that even if she loved me very much (and still does), she was not preparing a great drink from grated chocolate melted in milk, but that she stirred a mix in very hot milk. If I remember correctly, the brand of choice at home was Benco, which presented itself as granules, rather than a powder. But I think that Poulain also does an excellent hot chocolate, and I always bring Nesquik back when I go to France. 

Ces temps-ci, je préfère le café au petit-déjeuner, mais de temps en temps, l’envie d’une gourmandise me prend, et je me prépare un chocolat chaud, pour le petit-déjeuner ou à quatre heures. Parfois même, je prends le temps de râper du chocolat, que je fais fondre dans du lait à feu doux, en y ajoutant un peu de miel de lavande. Et ça, c’est le moyen sûr de me remonter le moral, ou de réchauffer mes vieux os après une promenade hivernale. Surtout si je trouve quelques biscuits Speculoos dans le placard, que je trempe dans mon chocolat, juste assez pour les ramollir, mais pas assez pour qu’ils terminent en soupe au fond de ma tasse !

These days, I prefer coffee for breakfast, but from time to time, I feel like a treat, and I take the time to grate some chocolate, that I leave to melt in milk over a low heat, adding a bit of lavender honey. That is a right pick-me-up, or a sure way to warm my old bones after a winter walk. Especially if I can find a few Speculoos biscuits in the cupboard, which I dip into my chocolate, enough to soften them, but not enough so that they end up, soup-like, at the bottom of my cup!

Vous l’aurez compris, le chocolat chaud est tout ce qu’il me faut quand le moral ne va pas trop fort, et quand j’ai besoin, ou simplement envie, de quelque chose d’un peu plus décadent qu’une tasse de thé. Quant aux souvenirs que son odeur m’apporte, ils ne se limitent pas à mon enfance : je remercierai longtemps Coralie pour son chocolat chaud en terrasse, face au Mont Ventoux, loin de tous les soucis de la vie de tous les jours, avec un petit-déjeuner tranquille au soleil, et un croissant qui met des miettes partout.

You will have understood that hot chocolate is all I need when I’m not feeling myself, and when I need, or simply feel like something slightly more decadent than a cup of tea. As for the memories that its smell evokes, they are not limited to my childhood: I will forever thank Coralie for her hot chocolate on the terrace, facing Mont Ventoux, far from everyday life worries, with a quiet breakfast in the sun, and a croissant covering me in crumbs.

Comme d’habitude, je viens vous demander si comme moi vous aimez le chocolat chaud, quel que soit votre âge, et j’espère que vous passerez sur Twitter ou Instagram pour tout me dire. Moi, même si la cinquantaine approche à grands pas, je serai toujours ce gamin qui boit son chocolat chaud dans son bol breton à oreilles, en se plaignant qu’il y a de la peau…. Mais je réalise qu’il est presque sept heures, et il faut que je commence ma journée, alors il faut vraiment que j’y aille : mon chocolat chaud ne va pas se préparer tout seul. A bientôt !

As always, I’m going to ask you if, like me, you like hot chocolate, whatever your age, and I hope you will drop by on Twitter or Instagram to let me know. As for me, even if the big 50 looms large, I will always be the kid drinking his hot chocolate from his Breton bowl with ears, whinging that there’s a skin on the surface… But I notice that it is nearly seven, and that I have to start my day, so I really must go: my hot chocolate is not going to prepare itself. See you soon! 

20 Apr

UNE ENFANCE

La grande Juliette affirme dans une de ses chansons que « l’enfance est un parfum tenace », et je suis d’accord avec elle. J’ai déjà abordé dans ces lignes le thème des souvenirs, mais je voudrais, si vous me le permettez, revenir sur le sujet. Je rentre tout juste d’une promenade froide mais ensoleillée, et au détour d’un chemin, un arbre m’interpelle, en quelque sorte. Comme si un souvenir s’était pris dans ses branches encore nues. 

A childhood The great Juliette claims in one of her songs that  « childhood is a persistent perfume », and I agree with her. I have already tackled the theme of memories in these lines, but I would like, if you’ll let me, to come back to that topic. I am just back from a cold but sunny walk, and just round the corner, a tree calls to me, so to speak. As if a memory got caught in its still bare branches. 

Je m’arrête et lève les yeux. La forme de cet arbre, ce ciel bleu, l’espace tout autour de moi, tout me parle. Et soudain, je comprends : je suis de retour à Cousance et j’ai à peine 10 ans. Je suis dans le jardin de la maison où j’habite avec mes parents et mon petit frère, encore un petit bout. Moi, j’ai mes soldats en plastique, rangés sagement, qui attendent le feu des canons sous la forme de billes, avec lesquelles je bombarde ces bonhommes qui n’ont rien demandé.

I stop and gaze up. The shape of this tree, the blue sky, the space around me, it all speaks to me. And suddenly, I get it : I am back in Cousance, and I am barely 10 years old. I am in the garden of the house where I live with my parents and my younger brother, who’s just a tot. As for me, I’ve got my plastic soldiers, all in a quiet line, waiting for cannon fire in the shape of marbles, with which I am bombarding these men, who didn’t call for it.

Un peu plus loin, là, sur le bord du chemin, il y a une dépression dans la terre sèche, comme celle que nous devions remplir de billes, en jouant « au trou ». C’est à peine un trou, mais c’est tout ce dont j’ai besoin pour que cet autre souvenir ne surgisse. Je suis cette fois dans la cour de l’église, sous les tilleuls qui abritent le monument aux soldats tombés pour la patrie. Mes amis et moi, tous gamins, jouons dehors du soir au matin, sous l’œil attentif du plus grand des Martin, un ado. 

A little bit further, at the edge of the path, there’s a depression in the dry earth, like the one we had to fill with marbles, playing « au trou ». It is barely a hole, but it is all I need for another memory to gush forth. This time I am in the churchyard, under the lime trees sheltering the monument to the soldiers who fell for France. My friends and I, all kids, are playing outside from morning to night, under the watchful eye of the oldest of the Martins, a teenager. 

Le grand Martin, c’est un peu le chef de cette bande de mômes qui, pendant les vacances scolaires, vadrouillent dans les rues de cette petite ville calme. En remontant la rue à partir de la Poste, on tombe d’abord sur la maison des Martin. En haut, avant de tourner à gauche, on récupère les Bourdrix, dont le père est tailleur de pierre et a des mains immenses. Et enfin, à côté de l’usine, on retrouve mon copain Boris. Quelquefois, il a le droit d’entraîner son chien Jip dans nos aventures.

Martin the Elder, he’s like the boss of that gang of kids who, during the summer holidays, roam the street of this quiet little town. Going up the street from the post office, you first find the Martins’ home. At the top, before you turn left, we collect the Bourdrix, whose dad is a stone mason and has huge hands. And finally, next to the factory, we meet my pal Boris. Sometimes, he’s allowed to drag Jip, his dog, into our adventures. 

Ce ne sont que des petits riens, mais j’y tiens, à ces souvenirs. Je suis content que le parfum des mûres cueillies au retour de l’une de nos expéditions me remplisse toujours les narines. Je revois encore mon vélo orange, abandonné en grande hâte contre le mur, car j’étais trop pressé pour le ranger : mon goûter m’attendait dans la cuisine. Une grosse tartine beurrée et un gros bout de chocolat, vite dévorés. Me voilà nostalgique, alors j’espère que dès demain, une autre promenade me laissera parcourir à nouveau le chemin des souvenirs. A bientôt.

These are only details, but these memories are dear to me. I am glad that the perfume of the blackberries collected on the way back from one of our expeditions still lingers. I can still see my orange bike, hastily abandoned against the wall, as I was too much in a hurry to put it away : my snack was waiting for me in the kitchen. A fat buttered slice of bread and a chunk of chocolate, quickly devoured. Here I am, all nostalgic, so I hope that as early as tomorrow, another walk will again lead me down memory lane. See you soon ! 

27 May

UN MONDE MATÉRIEL

Comme le dit Madonna dans sa célèbre chanson, nous vivons dans un monde matériel, et je pense qu’il est très difficile de ne jamais s’attacher à certains objets, qu’ils soient neufs ou anciens. Par contre, je ne pense pas que l’on puisse me comparer à la ‘material girl’ elle-même, car même s’il existe des objets auxquels je suis attaché, ils ne sont pas forcément d’une extrême valeur. 

A material world As Madonna says in her famous song, we’re living in a material world, and I think that it is very difficult never to get attached to some objects, whether they are new or old. On the other hand, I don’t think you could compare me to the material girl herself, because even if there exist objects of which I am fond, they are not necessarily of extreme value. 

Tenez, par exemple, le vase de verre vert acheté lors du vide-greniers dont je vous ai récemment parlé ne m’a coûté que la somme princière de €10. Et pourtant, j’y suis attaché, principalement pour sa couleur: posé sur le rebord de la fenêtre de mon bureau, il jette mille feux au soleil. J’y ai même mis un joli bouquet de pivoines aujourd’hui, qui m’aide à ne pas m’attarder sur la grisaille qui règne dehors. 

Take, for example, the green glass vase bought at the car-boot sale I recently told you about only cost me the princely sum of €10. And yet, it is very dear to me, mainly for its colour: standing on the windowsill by my desk, it shines brightly in the sun. I even filled it with peonies today, which help me not to concentrate on the ambient grey reigning outside.

Un autre petit objet qui me tient à coeur est un porte-plume dont le manche est taillé dans un petit bout de bois. Rien de spectaculaire, me direz-vous. Et pourtant, sa provenance et son âge lui assurent un place sur mon bureau et dans mon coeur. Gravés sur le manche, les mots “Souvenir du Bois Le Prêtre – 1914 à 1915” disent son origine. Ce que cet exemple d’art des tranchées ne dit pas sont les horreurs de cette bataille, mais sa présence chez moi assure que jamais nous n’oublierons les sacrifices des soldats.

Another little object that has a place in my heart is a nib-pen, which handle was whittled from a little bit of wood. Nothing spectacular, I hear you say. And yet, its provenance and age guarantee it a place on my desk and in my heart. Sculpted on the handle, the words “Souvenir du Bois Le Prêtre – 1914 to 1915” tell of its origins. What this example of trench art doesn’t say are the horrors of this battle, but its presence at home means that we will never forget the sacrifices these soldiers made. 

Henri, lui, me fait sourire à chaque fois que je le regarde. Cette petite sculpture en bronze, créée par la talentueuse Rosamond Lloyd, représente en éléphanteau chassant un oiseau. Ce fut un véritable coup de foudre au Festival de Henley, et sa présence m’apporte tellement de joie qu’un petit hérisson de bronze, déjà baptisé Napoléon, naîtra bientôt à la fonderie pour nous rejoindre.

Henri, for his part, makes me smile each time I look at him. This little bronze sculture, created by the talented Rosamond Lloyd, represents a baby elephant chasing a bird. It was love at firt sight at the Henley Festival, and his presence brings me such joy that a little bronze hedgehog, already christened Napoléon, will soon be born at the foundry before joining us. 

Comme vous le comprendrez, ces objets me sont chers plus pour ce qu’ils repésentent que pour leur valeur intrinsèque, mais je suis si heureux de les voir tous les jours. Je sais que vous me conprendrez, chers amis et lecteurs, et viendrez me montrer vos objets chers sur Twitter, Facebook ou Instagram. A bientôt.

As you will understand, these objects are dear to me more for what they represent than for their intrinsic value, but I am so happy to see them every day. I know you will understand, dear friends and readers, and that you will come to show me your valued treasures on Twitter, Facebook or Instagram. See you soon. 

19 May

J’AI VRAIMENT 47 ANS?

Je vous pose cette question parce qu’à l’heure où j’écris ces lignes, je viens de compléter un marathon télé plutôt étonnant. Pas pour moi les séries scandinaves noires: j’ai regardé tous les épisodes d’un dessin animé qui a rythmé ma jeunesse, et qui s’appelle Les Mystérieuses Cités d’Or. C’est une série qui a fait école, s’il en est, et j’irais jusqu’à affirmer que n’importe quel.le français.e de ma génération la connait. 

Am I really 47? I am asking you this question because at the time of writing these lines, I have just completed a rather surprising  TV marathon. Not for me all these Scandi noirs: I watched every episode of a cartoon that beat the rhythm of my youth, called The Mysterious Cities of Gold. It was a seminal series, if there ever was one, and I would go as far as maintaining that there isn’t a French person of my generation who doesn’t know it. 

Et il y en a beaucoup d’autres: Albator, Goldorak, Capitaine Flam, Il était une fois l’homme, Candy, Maya l’abeille, pour n’en citer que quelques unes. Bien sûr, l’animation et la qualité générale de ces séries ont assez mal veilli, mais j’ai été à nouveau entraîné par une vague de nostalgie, malgré le fait que je me suis rappelé de l’histoire comme si j’avais de nouveau dix ans. 

And there are many more: Albator, Goldorak, Capitaine Flam, Once Upon A Time Man, Candy, Maya the Bee, to mention only a few. Of course the animation and general quality of these series haven’t necessarily aged well, but I was once more swept away on a wave of nostalgia, despite the fact that I remembered the story like I was ten years old again. 

Je ne sais pas vraiment ce qu’il y a de plus attrayant dans les souvenirs qui nous ramènent à nos jeunes années, mais pour moi, ce temps est une époque plus simple, sans complications. Une époque de cueillette de mûres, de longues soirées d’été passées à jouer aux billes, de mercredis après-midi à regarder mes dessins animés préférés. Alors en fait, il n’est peut-être pas si étonnant que bien des années plus tard je les regarde toujours. 

I don’t really know what is the most attractive about these memories that take us back to our youthful years, but for me, that time is a simpler era, without any complications. An era of blackberry picking, of long evenings spent playing marbles, of Wednesday afternoons watching my favourite cartoons. So in fact, maybe it isn’t that surprising that I’m still watching them all these years later. 

Bien sûr, il n’y avait pas que les dessins animés pour captiver mon imagination. Je me souviens d’un feuilleton franco-germano-roumain, Deux Ans de Vacances, une ré-imagination du roman éponyme de Jules Verne. Six épisodes pleins d’aventures, tous très intéressants, même s’il semble me souvenir que Doniphan, un des personnages principaux, était vraiment très énervant! 

Of course, the cartoons were not the only things to capture my imagination. I remember a French, German and Romanian series, Deux Ans de Vacances, a re-imagining of the eponymous Jules Verne novel. Six action-packed episodes, all very interesting, even if I seem to remember that Doniphan, one of the main characters, was really very annoying!

Je suis sûr que vous aussi, chers amis et lecteurs, vous sentirez tout nostalgiques en pensant à certains programmes que vous aimiez dans votre jeunesse, alors n’hésitez pas à venir nous en faire part. Je suis toujours super content de voir vos photos et de lire vos histoires quand vous passer me voir sur Twitter et Instagram. A très bientôt! 

I am sure that you too, dear friends and readers, will feel all nostalgic when thinking of certain programmes that you liked when you were younger, so don’t hesitate to come tell us about it. I am always super happy to see your pictures and to read your stories when you drop by Twitter and Instagram. See you very soon!