02 Jul

A seasonal treat

My granddad loved his garden. Well, more like an allotment, really. From the fruit trees and bushes to the rusty bench, it was his domaine, and my memories of it all will never fade. I always picture this magical place in the height of its productive seasons: from early spring, through the warm French summers, to the last crops of autumn. One of those crops involved what looked like giant anthills to my young mind. I remember them vividly, as my Pépé had given me the very important task of looking after them, telling me that I needed to run to him as soon as I saw something poking out. Credulous and trusting as I was, I remember squatting there for hours waiting for something to happen…

But I know now that asparagus don’t suddenly pop out of the ground, and that I was had, to put it mildly. Yet, I didn’t mind the least, as I loved eating them when they appeared at the dinner table, believing that they had waited for me to lose patience and go chase after butterflies to come out, to be then mercilessly picked up. These white asparagus, gathered when only the very tip pokes out, are a French favourite and are generally eaten cold, with a simple piquant vinaigrette. The trick is to prepare them right, snapping the woody end off, then trimming them enough not to leave them stringy. I also remember being shown how to place your fork under your plate, creating an inclined plane and a little reservoir of sauce at the bottom, where you can dip your asparagus (assuming that like me and my family you are uncouth enough to eat them with your fingers).

I also like the green asparagus favoured in the UK, simply prepared and steamed just enough that they retain a bite (or even grilled), used as a vegetable or as part of a simple pasta dish or risotto. However, nostalgia, being the strong force that we all know it can be, always brings me back to my Pépé’s garden, and the fat white asparagus of my childhood.

 

UNE RÉCOMPENSE DE SAISON

Mon grand-père adorait son jardin. Enfin c’était un peu plus qu’un jardin. Des arbres et arbustes fruitiers au banc tout rouillé, son domaine était là, et mes souvenirs ne s’effaceront jamais. Je revois très clairement ce lieu magique, toujours au plein milieu de ces saisons fructueuses: du printemps, à travers les chauds étés français, aux dernières récoltes de l’automne. Une de ces récoltes était accompagnée de quelque chose qui ressemblait fort à des fourmilières géantes, du moins dans mon imagination enfantine. Je m’en souviens très bien, puisque mon Pépé m’avait donné la tâche très importante de les surveiller, me disant de courir le voir dès que quelque chose dépassait. Crébible et obéissant comme je l’étais, je me souviens être resté accroupi là pendant des heures, attendant que quelque chose n’arrive…

Mais je sais maintenant que les asperges ne jaillissent pas du sol, et que j’ai été eu, pour ne pas dire autre chose. Et pourtant, ça m’était égal, tellement j’aimais les manger quand elles apparaissaient à table le soir, puisque je croyais qu’elles avaient attendu de me voir perdre patience et courir après les papillons pour sortir, seulement pour être cruellement cueillies. Ces asperges blanches, récoltées dès qu’elles pointent leur nez hors de terre, sont fermes favorites avec les Français, qui les mangent généralement froides, accompagnées d’une vinaigrette relevée. Le truc, c’est de les préparer comme il faut, en cassant le bout ‘boisé’ et en les épluchant suffisamment pour ne pas laisser de fils. Je me souviens également qu’on m’a montré comment placer sa fourchette sous son assiette, créant un plan incliné et un petit reservoir de sauce en bas, où plonger ses asperges (en supposant bien sûr que comme moi et le reste de ma famille, vous êtes assez mal élevés pour les manger avec vos doigts).

J’aime aussi les asperges vertes qu’on sert en Grande-Bretagne, simplement préparées et cuites à la vapeur, juste assez pour garder un croquant (ou même grillées), et servies en légumes ou garnissant un simple plat de pâtes ou un risotto. Cependant, la nostalgie, force que l’on connaît, me ramène toujours au jardin de mon Pépé, et au grosses asperges blanches de mon enfance.